Pendant des décennies, Disney nous a vendu le rêve d’une princesse passive qui viendrait se faire réveiller par un prince charmant. Mais sa nouvelle campagne sociale, intitulée #DreamBigPrincess, va changer la donne pour un happy end bien plus excitant.
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Depuis Blanche-Neige et les Sept Nains (sorti en 1938), Disney nous a plus ou moins raconté la même histoire. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Les petites filles grandissaient ainsi en fantasmant sur des princesses aux robes peu pratiques, rêvant d’un prince venant les secourir.
Cendrillon, Ariel, Belle… Autant de petites choses fragiles ayant besoin d’un homme pour les éveiller à la vie. Pendant que les petits garçons pensaient devoir franchir de multiples épreuves avant d’assurer plus tard grâce à leur épée (porte-monnaie ?) et leur cheval blanc (grosse bagnole).
Laissés pour conte
Puis vinrent les critiques, féministes pour la plupart. Et l’art contemporain qui s’en est pris au mythe. On pense notamment à la photographe Dina Goldstein, qui a mis en scène les princesses Disney dans des situations de la vie quotidienne pour son projet Fallen Princesses (2007-2009). Son message était de déconstruire le concept du “happily ever after” en montrant Blanche-Neige et ses copines face à la maladie, à l’obésité ou à l’addiction.
Le peintre José Rodolfo Loaiza Ontiveros a renchéri en créant des tableaux de héros Disney homosexuels s’embrassant ou d’autres en train de se droguer. Instagram et Pinterest regorgent également de princesses Disney photoshopées façon punk rock avec tatouages, piercings, tee-shirts de groupes de métal et cheveux bleus. Un peu comme si Blanche-Neige et Cendrillon étaient tombées du carrosse avant d’aller goûter une pomme remplie de MDMA chez la méchante sorcière.
Un jour mon Prince viendra… ou pas
Pour remédier à ces attaques et combler les désirs des femmes indépendantes, Disney a alors proposé des héroïnes plus modernes, comme la dynamique Raiponce (2010) dans la lignée de la rebelle Mulan (1998). Et surtout La Reine des Neiges (2013), qui, malgré sa chanson phare exaspérante, a montré des jeunes femmes plus actives et complexes qu’à l’accoutumée.
Mais en 2017, Mickey va beaucoup plus loin en sortant une campagne de pub intitulée #DreamBigPrincess. Dix-neuf femmes photographes ont été commissionnées par Disney pour shooter des images positives de femmes fortes qui peuvent servir de modèles. On découvre ainsi des filles jouant au foot, codant sur un ordinateur ou encore de vraies championnes, comme la leadeuse de la première équipe de cyclisme en Afghanistan ou la médaille d’or chinoise des Jeux paralympiques.
À chaque fois qu’un de ces clichés sera partagé avec le hashtag #DreamBigPrincess ou liké sur les médias sociaux, Disney donnera 1 dollar à la fondation Girl Up, qui promeut l’entrepreneuriat et l’empowerment chez les jeunes femmes. Le but est de récolter au total 1 million de dollars. La campagne durera jusqu’au 11 octobre, pour le happy end, comme le rappelle Le Figaro. Par ailleurs, Kate Parker, une des photographes qui a participé au projet, a écrit un livre qui s’appelle Strong Is the New Pretty. Cela ferait un beau titre pour le prochain Disney…