Guerre Ukraine-Russie : les Russes se rebellent grâce à ces émojis

Guerre Ukraine-Russie : les Russes se rebellent grâce à ces émojis

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Par Julie Morvan

Publié le

Un langage caché bien utile pour contourner la censure.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, les internautes ont multiplié les marques de soutien sur les réseaux sociaux. L’omniprésence des bandes bleu et jaune du drapeau ukrainien, d’Instagram à l’application StopCovid, n’a échappé à personne. L’émoji du tournesol, fleur nationale de l’Ukraine, a aussi été utilisé sur les réseaux sociaux pour soutenir le pays, notait Mashable. Mais ces actes de solidarité sémiologiques ne s’arrêtent pas là. Selon la BBC, les émojis servent aussi à l’élaboration d’un véritable code secret, permettant de contourner la censure russe en place depuis des années.

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Une image en particulier s’est retrouvée partagée en masse sur les réseaux sociaux. Elle représente un portrait du poète russe Alexandre Pouchkine accompagné du chiffre 7. Les deux éléments sont encerclés par une foule du même émoji : la “Personne qui marche”.

Si cette succession de symboles peut sembler énigmatique, elle est très claire pour celles et ceux auxquel·le·s elle est destinée. Le portrait de Pouchkine signifie un lieu, la place Pouchkine à Moscou ; le chiffre 7, l’heure de rendez-vous ; et les personnes qui marchent, le principe même du rendez-vous : une manifestation contre le gouvernement russe. Un acte de résistance, puisque les marches de protestation dans le pays doivent obligatoirement être autorisées au préalable depuis 2014 et sont sanctionnées par jusqu’à cinq ans de prison si elles ont eu lieu sans autorisation.

Selon OVD-Info, un projet médiatique russe indépendant de défense des droits humains, ce code basé sur les émojis n’est pas nouveau. Il a été utilisé pendant des années en Russie pour avertir discrètement ses camarades des manifestations prévues dans le pays… Si bien qu’aujourd’hui, ce message n’est plus aussi secret qu’il ne l’était aux yeux des autorités russes.

Malgré cela, le récit de plusieurs activistes russes à la BBC souligne que l’utilisation de ce langage à base d’émojis reste primordiale pour éviter d’être emprisonné. Une simple phrase comme “Je ne suis pas allée marcher dans le centre depuis un bout de temps”, partagée sur les réseaux sociaux, suffit aux autorités russes pour lancer une arrestation. Avec des émojis, les preuves sont nettement moins tangibles… pour l’instant.

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