On connaît tous cette personne à l’apéro qui, en vous proposant une bouteille de rouge vous lancera un : “Oui, je l’ai trouvé chez un petit caviste, un peu cher, mais ça vaut le coup. Tu m’en diras des nouvelles.” Alors que, c’est bien connu, celle-ci est plutôt du genre à faire ses emplettes à la supérette du coin, repaire des bouteilles de vin un peu cheap.
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Au-delà de bien nous faire rire, cette personne réussit souvent à nous faire croire que sa piquette s’apparente à un Romanée-Conti. Grâce à elle, tout vin bon marché nous semble alors excellent. Si vous pouvez lui en vouloir, sachez que vous pourriez tout aussi bien la remercier. En nous induisant en erreur sur le prix, elle vous aide, en réalité, à davantage apprécier le vin.
Une étude, récemment publiée sur le journal Food Quality and Preference, démontre une fois de plus que le prix influence notre perception du goût pour le vin. Pour parvenir à ces conclusions, une équipe de psychologues a examiné les résultats d’une dégustation, organisée à l’université de Bâle en Suisse. Elle réunissait plus de 140 dégustateurs à l’aveugle. Tous avaient reçu trois vins italiens, signalés comme étant peu, moyen ou cher. Certains portaient un prix véridique ou trompeur, de 10 dollars à 35 dollars ou 70 dollars. D’autres vins n’avaient, eux, aucune indication de prix.
La tentation du mensonge
Lorsqu’on leur a demandé d’évaluer l’intensité des vins, les notes des participants étaient largement corrélées au prix. Mais lorsqu’on leur a demandé d’évaluer le côté agréable ou suave des vins, les choses ont pris une autre tournure. Quand on leur a menti sur les vins bon marché, en leur disant qu’ils étaient quatre fois plus chers, les dégustateurs les ont jugés plus agréables.
Néanmoins, lorsque les vins les plus chers étaient présentés comme ne coûtant que la moitié du prix, le côté suave n’était pas vraiment remarqué. Cette étude démontre ainsi que les personnes trouvaient les vins bon marché plus agréables quand on leur certifiait qu’ils étaient plus chers.
À en croire les résultats de cette étude, il apparaît assez tentant de mentir à ses amis sur le prix de votre vin dégoté dans la supérette du coin. On vous conseillera toutefois de vous porter plutôt sur un vrai, un bon, au moins une fois. Ainsi, vous stimulerez vos papilles gustatives, vous ferez vraiment plaisir à ceux qui le partagent avec vous et vous aurez une bonne anecdote scientifique à leur raconter.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.