Non, vous n’êtes pas tombé dans une machine à remonter le temps qui vous a emporté dans les années 1800. Mais il y a de quoi douter dans cette sublime chocolaterie du nom de Debauve & Gallais. Et pour cause, cette boutique historique a régalé nos rois de France depuis Louis XVI. Aujourd’hui, après avoir traversé le temps, cette ancestrale maison existe toujours et c’est encore royal.
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À l’origine, il y a Sulpice Debauve, le pharmacien officiel de Louis XVI et de sa reine Marie-Antoinette. Avant de perdre sa tête, la jeune reine autrichienne souffrait de nombreuses migraines qu’elle avait pour habitude de soigner en mélangeant ses médicaments dans sa boisson préférée, le chocolat chaud. Malgré le goût exotique et rare du cacao, le cocktail n’avait pas bon goût. En 1779, le savant Debauve décide alors d’y remédier. Et de ce défi gustatif naîtra le premier chocolat à croquer.
Le succès est immédiat. La reine de France, conquise, baptise ces premiers petits chocolats froids “les pistoles”, en référence à sa forme de pièce de monnaie. Quant à Sulpice Debauve, il troque son titre de pharmacien pour celui plus honorable de chocolatier officiel du roi. Un rang qu’il perpétua auprès de l’empereur Napoléon Ier qui raffole de sa toute dernière création, les amandes au chocolat, puis aux côtés de Charles X quelques années plus tard qui, pour son couronnement en 1824, aura le droit à son propre chocolat en fleur de lys, devenu l’emblème de la maison.
En 1800, Debauve crée sa toute première boutique qui doit son nom complet à son associé, son neveu Jean-Baptiste Gallais. Un établissement qui s’agrandit au 30 rue des Saints-Pères, dans le 7e arrondissement de Paris, où la devanture est décorée par les célèbres architectes Percier et Fontaine. “Utile dulci” peut-on lire sur la façade de la maison, un dicton qui vient de la philosophie des chocolatiers : joindre l’utile à l’agréable avec des produits aussi bons pour la santé que pour les papilles.
Ces chocolats “hygiéniques et de santé”, comme il est écrit en lettres d’or sur le fronton, usent de leurs légendaires vertus : antidépresseurs et même amincissants (oui, oui, vous avez bien lu). Un savoir-faire qui a conservé sa fabrication traditionnelle sans jamais tomber dans un processus industriel. Faits main et avec minutie, le goût des chocolats serait même quasi similaire à ce qu’il était à l’origine… De quoi se laisser tenter par des pistoles histoire de soigner nos maux de tête. On ne garantit pas que ça marche, mais ce sera toujours meilleur qu’un Doliprane.
Debauve & Gallais
30 rue des Saints-Pères (7e)