Cette année et pour sa neuvième édition, la Bourse Révélations Emerige met à l’honneur les passions qui naissent face à une œuvre d’art. Alors que retenir une poignée de dossiers parmi l’ensemble des candidatures reçues fut une tâche plus qu’ardue pour le jury, ce dernier a décidé de faire une déclaration passionnée à l’art et aux émotions que les artistes peuvent faire naître chez le public.
À voir aussi sur Konbini
L’exposition collective “Douze preuves d’amour”, au 190 Lecourbe, dans le 15e arrondissement parisien, met ainsi en lumière le travail de douze artistes fraîchement diplômé·e·s et assurément amoureux·ses de l’art. “Nous ne savons pas si nous aimerons ces artistes pour toute la vie, nos histoires culturelles sont ballotées de relations contrariées : d’un artiste, on admire telle période ou tel ensemble d’œuvres et pas les autres, on se laisse fasciner, on déteste ou on exagère notre admiration”, écrit le commissaire d’exposition et critique d’art Gaël Charbau au sujet des douze jeunes participant·e·s.
“Douze preuves d’amour”, 9e édition de la Bourse Révélations Emerige, commissariat Gaël Charbau, 190 Lecourbe, Paris. (© Rebecca Fanuele)
Un tremplin sur la scène artistique contemporaine
Véritable tremplin pour les jeunes artistes contemporain·e·s depuis 2014, date de sa première édition, la Bourse Révélations Emerige a, cette année, auditionné puis sélectionné douze artistes parmi les quelque 1 000 candidatures reçues.
Cette édition 2022 met ainsi en lumière le travail d’Abdelhak Benallou, Gillian Brett, Clémence Estève, David Festoc, Léo Fourdrinier, Théo Ghiglia, Antonin Hako, Dora Jeridi, Néféli Papadimouli, Valentin Ranger, Paola Siri Renard et Pier Sparta.
“Douze preuves d’amour”, 9e édition de la Bourse Révélations Emerige, commissariat Gaël Charbau, 190 Lecourbe, Paris. (© Rebecca Fanuele)
“Douze preuves d’amour” permet au public de découvrir à la fois les portraits et natures mortes hyperréalistes du peintre Abdelhak Benallou, les toiles protéiformes et colorées d’Antonin Hako, les installations poétiques de Clémence Estève, les œuvres textiles de Néféli Papadimouli, qui réunissent ses recherches sur la danse, le théâtre et la psychanalyse, et les peintures figuratives de David Festoc.
Dora Jeridi sacrée gagnante
Pour cette édition, c’est la peintre Dora Jeridi qui a été désignée Révélation Emerige 2022 le 18 octobre dernier et qui remporte une dotation de 15 000 euros pour organiser son exposition solo. Un atelier lui est également mis à disposition pendant un an. L’artiste parisienne bénéficiera également de l’accompagnement de la galerie mor charpentier, partenaire de l’événement.
Les mangeurs d’images, 2022. (© Doria Jeridi)
Diplômée des Beaux-Arts de Paris, Dora Jeridi réalise des toiles au bâton d’huile et au fusain, et décrit sa pratique artistique comme “ardente, énergique et expressive”. Elle “témoigne d’un désir fort vis-à-vis de la matière et d’un rapport gourmand, parfois vorace, à la peinture”. Tantôt douces, cauchemardesques ou violentes, les toiles aux couleurs vibrantes de Dora Jeridi expriment en peinture ce qui est indicible.
Valentin Ranger a, de son côté, remporté le prix spécial du jury, qui lui permettra de monter son exposition personnelle, toujours à la galerie mor charpentier. Vivant entre Paris et Londres, il a été récompensé pour sa création d’un monde numérique en 3D, un “méta-organisme” conçu comme un écosystème en perpétuelle métamorphose.
Les univers immersifs auxquels il donne vie croisent le fantasme au rêve et témoignent de la passion de l’artiste pour le corps, la sexualité et la recherche scientifique. Cette année, chacun·e des artistes sélectionné·e·s a également pu réaliser une lithographie dans l’atelier de l’imprimeur et éditeur d’art états-unien Michael Woolworth, autant d’œuvres vendues 150 euros.
Vers le Meta Hospital, 2022. (© Valentin Ranger)
“Douze preuves d’amour” est visible à la galerie 190 Lecourbe, au 190, rue Lecourbe à Paris, jusqu’au 13 novembre 2022.