Il semblerait que la guerre des studios contre la plateforme au logo rouge n’est pas près de s’arrêter.
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Arrivé en France en septembre 2014, Netflix est rapidement devenu victime de son succès. Véritable phénomène de société qui propose à un large public l’accès à des contenus audiovisuels de qualité, la plateforme, pourtant bien accueillie, est depuis quelques mois l’objet de forts désaccords.
Si, en France, on a surtout entendu parler de l’affaire Netflix vs Festival de Cannes, qui a opposé l’élite cinématographique (aux idées quelque peu archaïques) à la plateforme populaire, de l’autre côté de l’Atlantique, c’est une autre affaire qui fait trembler le logo rouge.
En effet, Disney a déclaré que son contrat avec Netflix prendrait fin en 2018, mettant fin à 6 ans de collaboration (le contrat datant de 2012). Dans la foulée, Disney en a profité pour préciser qu’à la suite de ce “divorce”, le géant américain lancera sa propre plateforme de vidéo à la demande.
Et c’est via un communiqué officiel, relayé sur le site The Walt Disney Company, que le PDG de Disney, Robert Iger (surnommé Bob), a annoncé la nouvelle.
“Le paysage médiatique est de plus en plus défini par les relations directes entre les créateurs de contenu et les consommateurs. Notre contrôle de la gamme complète de technologies innovantes de BAMTech nous donnera le pouvoir de forger ces connexions, ainsi que la flexibilité de s’adapter rapidement aux changements du marché.
Cette acquisition et le lancement de nos services de vidéos à la demande représentent une stratégie de croissance entièrement nouvelle pour la société, qui profite de l’incroyable opportunité que met à disposition l’évolution de la technologie et qui nous permet de tirer profit de la force de notre industrie.”
La plateforme 100 % Disney proposera un programme basé sur les derniers films des studios, peu de temps après leur sortie en DVD et avant leur passage à la télévision. Les classiques Disney, constitués essentiellement d’anciens longs-métrages, mais également les films d’animation des studios Pixar, et les séries des différentes chaînes Disney y seront également disponibles.
Disney is the new Netflix
Si c’est un coup dur pour la plateforme, pour Disney c’est l’occasion de rebondir et de se mettre à la page. Il suffit de se plonger dans l’histoire des studios aux grandes oreilles pour comprendre comment, après presque un siècle, ils arrivent à maintenir leur influence sur la culture populaire. En effet, il semblerait que Mickey n’ait pas envie de devenir has been. Et pour garder la cote auprès du public, génération après génération, la souris s’est essayée à tous les domaines : la télévision, les parcs à thèmes, et, désormais, le streaming. C’est au final sans grande surprise que la maison Disney annonce son indépendance.
Et, pour bien faire, Disney, comme à son habitude, s’entourera des meilleurs. En effet, l’industrie du divertissement populaire fera appel à BamTech, une entreprise spécialisée dans la diffusion qui gère notamment le streaming de la chaîne HBO, de la MLB (Major League Baseball) et dont Disney est, majoritairement, actionnaire. Par ailleurs, Disney vient d’investir 1,58 milliard de dollars supplémentaires dans BamTech afin de détenir, au total, 75 % de l’entreprise.
“Cette acquisition et le lancement [futur] de nos services de vidéos à la demande marquent le début d’une nouvelle stratégie pour l’entreprise, qui nous permettra de profiter de l’opportunité que représente l’évolution technologique pour tirer profit de nos marques fortes.”
Bien que la nouvelle ait été annoncée hier, le géant du divertissement ne mettra à disposition sa plateforme de streaming qu’à partir de 2019 aux États-Unis et, potentiellement, à travers le monde. D’ici là, Netflix pourra encore diffuser les productions Disney. En ce qui concerne les films Marvel et LucasFilm, partie réservée à l’univers Star Wars, aucune décision concrète n’a été prise. Par ailleurs, même après la rupture du contrat entre les deux géants de l’audiovisuel, il semblerait que Netflix pourra continuer de produire ses séries issues de l’univers Marvel telles que Jessica Jones.