Cela a presque l’air d’une mauvaise blague. Huit ans après la célèbre restauration ratée d’une représentation du Christ sur le mur d’une église espagnole, un restaurateur d’art amateur rendait méconnaissable une peinture de la Vierge Marie. Six mois plus tard, c’est la ville de Palencia, au nord de l’Espagne, qui est sous les projecteurs d’une nouvelle restauration ratée.
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Depuis 1923, le visage d’une jeune femme taillé dans la pierre, au milieu d’une scène pastorale, observait sereinement le passage de la rue. Il y a quelques jours, son air serein s’est envolé. Depuis sa restauration, les qualificatifs la concernant se bousculent et sont loin d’être mélioratifs. Tandis qu’elle a une “tête de patate” pour The Art Newspaper, elle n’est devenue qu’un “personnage de dessins animés”, voire une réplique de la tête de Donald Trump pour d’autres.
Cela pourrait presque prêter à rire s’il ne s’agissait pas de l’énième œuvre ruinée à cause d’une restauration ratée en épreuve. L’Association espagnole des professionnel·le·s de la conservation et de la restauration a de nouveau affirmé son exaspération sur ses réseaux sociaux, appelant à ne pas confier de tels travaux à des amateur·rice·s.
L’organisme tente de diffuser le hashtag #NoEsRestauración et demande au gouvernement espagnol de réagir : “Ce travail n’a pas été effectué par des conservateurs professionnels, mais par des personnes non qualifiées, sûrement des maçons. C’est pour cette raison que l’ACRE demande à l’État de mettre en place des lois.”
Cet été déjà, un conseil d’expert·e·s affirmait la nécessité de réguler ce travail réservé aux spécialistes, sachant que la loi espagnole permet à des amateur·rice·s de se lancer dans la restauration d’œuvres et donc de potentiellement les dégrader.
Fernando Carrera, professeur à l’école galicienne de conservation et de restauration de l’héritage culturel, fustigeait les “incompétents qui bâclent le travail” : “Ils détruisent les œuvres. Vous imaginez n’importe qui capable d’opérer une autre personne ? Quelqu’un vendre des médicaments sans licence ? Qu’on autorise quelqu’un qui n’est pas architecte à ériger un bâtiment ?” L’identité du restaurateur est pour le moment anonyme et, face à la vague d’irritation causée par son travail, il entend probablement la garder secrète pour un certain temps.
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