Festival cherche réalisatrices : à Cannes, la difficile équation de la parité

Festival cherche réalisatrices : à Cannes, la difficile équation de la parité

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© ANTONIN THUILLIER / AFP

Comme un air de déjà-vu : avec cinq réalisatrices – sur vingt-et-un films – en compétition, le Festival de Cannes a du mal à tenir sa promesse de parité.

En cause ? Une industrie encore trop masculine, se défendent les organisateurs. Pourtant, comme l’année dernière – qui a vu la Française Julia Ducournau rafler la récompense suprême et devenir la deuxième réalisatrice palmée de l’histoire –, cette 75e édition n’est pas dépourvue de réalisatrices, notamment dans les sections parallèles.

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Elles sont cinq réalisatrices en compétition (contre quatre l’année dernière) et permettent au Festival d’atteindre son record : l’actrice et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi, 57 ans, présentera Les Amandiers, sur l’école de théâtre éponyme fondée par Patrice Chéreau. Également en lice pour la Palme d’or, Claire Denis, 76 ans, avec Stars at Noon, tourné en Amérique centrale.

Une autre Française est en lice pour la distinction suprême : Léonor Serraille, née en 1986 et dont c’est le deuxième film après Jeune femme. Intitulé Un petit frère, il raconte l’histoire d’une famille issue de l’immigration, de la fin des années 1980 à nos jours. Grande figure du cinéma indépendant, l’Américaine Kelly Reichardt, 58 ans, présentera Showing Up, sur le quotidien d’une artiste incarnée par Michelle Williams. Il faudra aussi compter avec la Belge Charlotte Vandermeersch, 38 ans, pour Les Huit Montagnes, co-réalisé avec Félix Van Groeningen.

Une parité difficile à atteindre ?

Du côté des autres grands festivals, la question de la parité n’est pas non plus évidente. En septembre, la Mostra de Venise avait sélectionné, en compétition, cinq films de réalisatrices. Sur vingt-et-un films. Seule la Berlinale fait mieux : pour son édition en février 2022, sept films sur les dix-huit en compétition étaient l’œuvre de réalisatrices. Comme à Cannes, ce sont deux femmes – la Française Audrey Diwan et l’Espagnole Carla Simon – qui ont raflé les prestigieux prix de ces festivals.

Le Festival de Cannes ne se résume pas à sa Sélection officielle. Ainsi, dans la Semaine de la critique, qui met en avant de jeunes réalisateurs, sur les onze longs-métrages sélectionnés, cinq sont réalisés par des femmes, parmi lesquels Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux, avec l’humoriste Blanche Gardin.

Même tonalité du côté de la Quinzaine des réalisateurs, où onze réalisatrices sont sélectionnées, pour un total de vingt-trois films. Créée par la Société des réalisateurs de films en 1969, cette section a pour objectif de découvrir les films de jeunes auteurs et de saluer les œuvres de réalisateurs reconnus. Elle débutera cette année par la remise du traditionnel Carrosse d’or à Kelly Reichardt. Parmi les films sélectionnés, le très attendu Les Années Super 8, premier film de l’autrice Annie Ernaux, réalisé avec son fils David, ou encore le film de Mia Hansen-Løve Un beau matin, avec Melvil Poupaud et Léa Seydoux.

Si la Sélection officielle reste le maillon faible, du côté du jury, la parité est davantage respectée avec quatre femmes sur neuf membres. Trois fois, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes (2009, 2014 et 2018). Par ailleurs, si le président du jury est un homme, Vincent Lindon, les noms d’actrices comme Penélope Cruz avaient circulé jusqu’au dernier moment.

À cela s’ajoute la nomination à la présidence du Festival de la juriste Iris Knobloch, qui succédera en juillet à Pierre Lescure. Elle sera la seule femme à la tête d’un grand festival. Du côté des sections parallèles, Ava Cahen a pris la tête, cette année, de la Semaine de la critique.

Enfin, le Festival fait la part belle à plusieurs films et documentaires brassant des sujets liés aux femmes tels que les féminicides et l’accès à l’avortement, parmi lesquels Riposte féministe (Un certain regard) de Marie Perennès et Simon Depardon ou encore Holy Spider d’Ali Abbasi, en compétition.

Konbini avec AFP