Si Camille Cottin est partie à l’assaut de Hollywood et vient de rejoindre le cast trois étoiles du prochain Ridley Scott, Gucci, il en va de même pour la série qui a fait d’elle une superstar, Dix pour cent. Développée par Fanny Herrero sur un concept de Dominique Besnehard, la série qui raconte les coulisses d’une agence de stars de cinéma a fait grand bruit à l’étranger, où les remakes se multiplient, notamment en Inde, au Canada, en Angleterre et en Turquie.
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Dans une interview accordée au Guardian (et repérée par Madmoizelle), Camille Cottin n’est pas très convaincue de l’intérêt de réaliser des remakes dans le contexte actuel, sachant que les séries sont maintenant disponibles sur les plateformes en un rien de temps, avec des sous-titres. Elle l’a appris à ses dépens en jouant dans Mouche, l’adaptation française du Fleabag de Phoebe Waller-Bridge sur Canal +, une série est souvent liée à son époque. Le temps d’en créer un remake, ce dernier a toutes les chances de ne plus être pertinent.
Et puis certains remakes peuvent carrément se révéler problématiques et ne pas respecter l’essence d’un personnage. Ainsi, l’actrice nous apprend que son alter ego dans Dix pour cent, Andréa Martel, agente de star au caractère bien trempé et lesbienne qui va tomber sous le charme de Colette, sera hétérosexuelle dans la version turque en développement. L’actrice résume bien la situation, en déclarant :
“En Turquie, mon personnage est soudain devenu hétérosexuel, ce qui est bien sûr terriblement dommage car le fait qu’elle soit lesbienne fait partie de son identité.”
Cette décision fait suite à une autre affaire dans le monde des séries : Netflix a stoppé une de ses productions turques, If Only, car le gouvernement turc voulait supprimer un personnage gay figurant dans le script. Si l’homosexualité est légale en Turquie (mais aucune forme d’union n’est reconnue), la communauté LGBTQ+ fait face à une homophobie récurrente dans une société turque, à majorité de confession musulmane, où le sujet reste extrêmement tabou. Et donc irreprésentable dans une fiction.
En France, on n’a pas non plus exactement des leçons à donner en matière de représentation LGBTQ+. Dix pour cent est tout simplement la première série dont le personnage principal est une lesbienne assumée, dont on suit les aventures amoureuses. Tout n’a d’ailleurs pas été parfait dans son écriture (le script la fait coucher avec Hicham un soir de beuverie, ce qui explique sa grossesse), mais voir une série révolutionnaire en France dans sa représentation LGBT dépouillée de l’une de ses forces (elle aborde le dating en ligne au début, puis l’adoption et normalise un couple lesbien à une heure de grande écoute) dans un pays en proie à une forte homophobie, voilà qui fait mal au cœur.
L’intégrale de Dix pour cent est disponible sur Netflix, et le sera sur Salto à compter du 21 janvier.