Depuis 2013, Cinquante euros ne circule plus à vélo sans fixer des caméras sur son casque et à l’arrière de son vélo. Inspiré par plusieurs youtubeurs anglais, il se met à raconter en vidéo, de manière régulière, ses trajets en tant que cycliste à Rouen.
Dépassements à moins d’un mètre en ville, sas vélo non respectés, stationnements sur les pistes cyclables, Cinquante euros traque la moindre infraction. Il tente ensuite, par des méthodes parfois controversées, de faire réagir les personnes qu’il considère en tort.
“Gare-toi ailleurs sac à merde”, peut-on lire sur un autocollant qu’il colle négligemment sur le pare-brise d’une voiture mal garée. Depuis plus de 15 minutes, elle bloque un bus de 30 personnes en heure de pointe. “Ça dépend, ça dépasse”, qu’il écrit à la craie fluo, sur l’assise d’un deux-roues, dont l’arrière-train dépasse sur une piste cyclable. Il s’amuse de sa référence au Père Noël est une ordure, puis continue son trajet.
Certains passants rient et lui demandent s’il est de la police. D’autres s’offusquent. Et quand l’automobiliste arrive enfin, face à son véhicule légèrement maquillé par l’activiste, c’est souvent des insultes qui fusent.
Cinquante euros assume, voire apprécie le côté passif-agressif de ses méthodes. Il estime qu’aller au-devant de la discussion en interpellant les automobilistes, même de manière acerbe, permet de faire avancer le débat. Néanmoins, il estime qu’il essaye le plus souvent de “faire de la pédagogie”.
Son objectif est clair : faire ouvrir les yeux à la police et aux pouvoirs publics, pour qu’ils s’emparent de la question de la place du cycliste en ville. Aujourd’hui, il estime qu’encore trop souvent, les cyclistes sont vus comme des “cafards”, faciles à écraser et nuisibles.
Konbini news a suivi cet activiste cycliste pendant une journée dans les rues de Paris.
Vous pouvez retrouver Cinquante euros sur son compte Twitter et sa chaîne YouTube.