Le parlement thaïlandais a donné mercredi son accord en première lecture au mariage homosexuel, une étape importante pour la communauté LGBTQ+, très visible mais toujours victime de fortes discriminations dans le royaume conservateur.
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La chambre basse a approuvé l’examen de plusieurs projets de loi : deux autorisent le mariage entre personnes de même sexe et deux autres ne permettent que de simples unions civiles. Une commission parlementaire va les examiner en détail, puis les députés, au terme d’un long processus législatif, trancheront entre les deux options.
La Thaïlande pourrait ainsi devenir le premier pays d’Asie du Sud-Est à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe. Un petit groupe de militants enthousiastes a salué cette étape importante pour la communauté LQBTQ+ en se réunissant devant le parlement avec des drapeaux arc-en-ciel.
“Je suis très heureuse et ravie […] que des députés votent enfin pour l’égalité”, a déclaré à l’AFP la militante LGBTQ+ Nada Chaiyajit. “Mais il y a encore un long chemin à parcourir”, a-t-elle ajouté. Le royaume, à majorité bouddhiste, reste très conservateur.
Pita Limjaroenrat, le chef du parti d’opposition Move Forward, qui a proposé un des projets de loi sur le mariage pour tous, a estimé que le vote du parlement était porteur d’espoir. “Aujourd’hui montre que la politique est possible ici en Thaïlande, a-t-il déclaré aux militants devant le parlement. Peu importe qui vous êtes, il y a une place pour vous dans ce pays.”
“Il y a encore beaucoup de travail”
Début juin, la Thaïlande a célébré sa première marche des fiertés LGBTQ+ depuis près de seize ans, des milliers de militants déferlant dans les rues de la capitale pour réclamer notamment l’adoption du mariage homosexuel. Mais “sur le terrain, il y a encore beaucoup de travail à faire pour changer les mentalités et convaincre les parlementaires”, a réagi Ryan Figueiredo, représentant en Thaïlande de la fondation Equal Asia (Égalité Asie), qui défend les droits des minorités sexuelles.
Il s’inquiète du fait que les parlementaires pourraient au final n’approuver que les unions civiles, qui ne confèrent pas les mêmes droits que le mariage homosexuel. “Cela ne serait qu’un maigre lot de consolation qui reviendrait à faire de la communauté LGBTQ+ une classe totalement à part”, a-t-il mis en garde.
Konbini news avec AFP